mercredi 18 mars 2009

Chao !

Hola a todos !

Après une vingtaine de jours en France, je galope de nouveau sur le clavier pour dire au revoir à tous mes blogolecteurs. Depuis que je suis retournée au pays, je me suis rendue compte que beaucoup de monde avait suivi mes aventures sur ce blog !

Ce blog m’a permis de communiquer à mes proches ce que je vivais là-bas et surtout de m’exprimer en français au milieu de ces huit mois totalement hispanophones !

Et tout ce que j’ai vécu là-bas fut une sacrée aventure !...
J’ai voyagé plus de 2 mois en Colombie (si bien que je connais maintenant mieux la Colombie que la connaissent les colombiens eux-mêmes, et je la connais mieux que je connais mon propre pays !) J’ai étudié et découvert Bogotá durant 6 mois. J’ai profité pleinement de la vie bogotanaise et je me suis fait de très bons amis. Et cerise sur le gâteau : deux mois avant de retourner en France, j’ai même rencontré un homme formidable ! Que demander de plus ?...

J’ai bien l’impression que cette jolie Colombie fut pour moi un grand saut en avant. Huit mois ont passé depuis mon « avant-Colombie » et c’est comme si je n’étais plus la même ou presque !...

Mes études à la Tadeo, la rencontre avec ces profs et ces camarades et ma vie à Bogotá m’a donné un sacré recul sur mon travail antérieur et m’a apporté énormément de nouveaux éléments. Je viens de faire une sorte de bilan avec mes professeurs d’Avignon, je leur ai dit que je n’étais pas vraiment satisfaite du travail que j’ai réalisé en Colombie mais que tout ce que j’ai vu, vécu et appris là-bas, je l’ai en moi, je le garde et je compte bien m’en servir dans mes prochaines œuvres !

Au niveau personnel, j’ai été comblée. Ce grand voyage de huit mois de l’autre coté de l’Atlantique, ces « grandes vacances en Colombie» en quelques sortes, m’ont donné une énergie qui j’espère va me suivre tout au long de ma vie.

Tout d’abord, malgré leurs petits défauts, les colombiens m’ont apporté beaucoup de chaleur et une bonne dose de positivisme. Faute d’avoir ramené une petite dose de cocaïne colombienne (...pour répondre à tous les gens qui m’ont fait cette même blague...), j’ai ramené dans mes bagages une grosse dose d’énergie positive. Je ne compte pas m’en séparer mais je vous avoue qu’en rentrant en France, au milieu de l’atmosphère qui règne dans les rues, sur les ondes de radio, à la télé, dans les journaux et dans les conversations, j’aurais tendance à l’oublier et à grogner de nouveau comme chaque français, à m’apitoyer sur mon sort et à « trouver l’herbe du voisin plus verte que celle de mon jardin » !

Non, après tout ce que j’ai vu là-bas, je ne peux pas me plaindre. J’ai eu cette chance de naitre en France, au milieu d’une famille qui m’aime, j’ai eu accès au soin quand j’en avais besoin et on m’a donné toutes les chances de faire jusque là des études assez brillantes, j’ai rencontré des amis formidables et j’ai une vie équilibrée. Je n’ai pas honte de dire que je suis heureuse et que j’ai des richesses (humaines plus que financières en ce moment, héhé !). J’ai l’impression qu’en France, on a honte de dire qu’on est heureux. On a l’impression ici de se mettre en valeur en disant qu’on a des problèmes, qu’on a eu un passé difficile, etc. Mais tout le monde a des problèmes, ici comme ailleurs. Et ici comme ailleurs les problèmes sont embêtants. Mais comme disait mon coloc Esteban : « Mise à part la mort, tout problème à sa solution ! » Alors aujourd’hui, même si je n’ai plus une thune pour continuer mes études, je me dis que tous les CV que j’ai déposés vont bien un jour porter ses fruits. Je me dis que même si je suis triste que mon amoureux soit à l’autre bout de la planète, peu importe, on va se revoir en septembre, et si l’amour est là cette histoire mérite d’être vécue, la distance n’est pas si grande quand les cœurs sont proches. Je me dis qu’il en est de même pour mes meilleures amies dont j’ai besoin mais qui sont toutes parties loin (Bruxelles, Paris, Lyon, St-Etienne, Marseille et Lambesc). Je suis également préoccupée par le sort de mon école, une rumeur de déménagement, voire de fermeture, plane au dessus de son toit, mais on va faire le maximum pour se faire entendre et faire bouger les choses. Rester positive tout en combattant intelligemment ses problèmes, voilà ce que j’ai appris ! :)

Pardon si j’adopte un ton moralisateur en disant tout cela, mais c’est pour vous montrer que voyager apprend beaucoup de choses ! Si tu as en toi cette envie de partir loin voir ce qu’il s’y passe, fais-le ! Tu verras que ce sera un grand enrichissement.

Et puis tout simplement, voyager permet d’apprendre des langues étrangères. Et quel plaisir de parler espagnol !! Au début, je ne savais dire presque rien. Peu après, je me disais : « Purée, mais jamais je ne parviendrais à parler espagnol !! » Et aujourd’hui, je sais parler espagnol assez bien. Il me manquerait quelques mois ou quelques années de plus pour être complètement bilingue, mais le niveau que j’ai aujourd’hui me convient bien. Je peux avoir une conversation avec n’importe quel espagnol ou sud-américain.

Là-bas, j’ai également appris à affronter l’inconnu, à me retrouver seule devant cette énorme mégalopole que je ne connaissais pas, face à cette Bogotá tendre et violente, joyeuse et triste, face à ce pays inconnu qui a une langue, une culture, des règles du jeu et une mentalité bien différentes de celles de ma France. J’ai affronté tout ça seule et suis parvenue très vite à m’adapter à toutes ces différences, à les adopter tout en gardant mon identité et ma personnalité française.

Et ma personnalité française, je l’ai bien ressentie là-bas. On me la souvent fait remarquer. Mon coté français était de dire ce que je pense, être honnête, être souvent calme, ne pas exagérer sur mes réactions et comportements, dire non quand j’en avais envie, être indépendante en amour et en amitié, aimer la solitude, être ponctuelle et organisée, et puis avoir une peau toute blanche et un accent « muy lindo » !

Et pour la première fois de ma vie, j’ai découvert et senti mon appartenance à l’Europe. Les habitants d’Amérique de Sud ont beaucoup de points communs, beaucoup de caractéristiques totalement différentes des Européens. Habitants de l’Europe, nous vivons dans des pays assez stables et confortables, des pays vieillards qui ont déjà vécu des siècles, leur jeunesse est loin derrière eux. Mais la culture littéraire, culinaire, artistique, etc. a hérité de tout ce passé. Les pays d’Amérique du Sud, tout jeunes, ont été découverts il y a seulement 5 siècles, ils sont en pleine croissance et très dynamiques, forcément on y vit différemment !

J’ai eu parfois aussi des moments difficiles où la France et ses français me manquaient, où j’avais envie de manger, boire, parler, rigoler et penser à la française. Et parfois, j’en ai eu marre de cette Bogotá violente et intransigeante, marre de ne pas tout comprendre et de mal me faire comprendre, marre d’être différente. Mais tout ne peut pas être parfait, les moments de blues étaient inévitables, mais furent heureusement très peu nombreux.

J’ai adoré la folie et l’insouciance qu’il y a là-bas. Les gens conduisent comme des fous, les gens ne mettent pas leur ceinture, et parfois on rentre chez soi à 7 ou 8 personnes dans un seul taxi (Non, Maman, je ne le referais plus ! ;). On écoute de la musique tout le temps. On ne mange jamais à la même heure. Les messes sont plus rock’n’roll que chez nous, on y écoute de la musique qui swing et on y tape dans les mains ! Et j’aurais encore pleins d’exemples de la vie « simple et funky » colombienne....

En découvrant la Colombie et mon université là-bas, j’ai appris à mieux connaître mon pays et à mieux comprendre mon Ecole d’art à Avignon. J’ai appris que découvrir l’autre permet de mieux se connaître soi-même.

La Colombie est devenue mon deuxième pays. La France est comme ma « terre-mère », celle qui ma vue naitre et m’a éduquée. La Colombie serait comme ma « terre-amie » celle qui m’a accueilli à bras ouvert et qui s’est occupé de moi comme si j’étais de la famille.

Et au final, j’ai du recul sur chacun de « mes deux pays ». Chacun a ses bonnes et mauvaises choses, et entre Colombie et France je ne pourrais maintenant plus choisir. Colombia, je te retrouverais ! Hasta Luego mi Colombia ! ;)

Attention, c’est la fin du blog et l’heure des MERCIS !
Je sais, ça vous évoquera un peu les remerciements aux remises des oscars, mais il faut dire que j’ai vécu cette aventure colombienne un peu comme dans un film. Avec un happy end en plus ! On verra si nous vivrons heureux et si nous aurons beaucoup d’enfants, héhéhé !!
C’est parti !
> Je voudrais dire un énorme merci à ma famille bogotanaise : un petit peu à Carlichi, hihi, mais surtout à Edgard, Esperanza, Carolina, Patricia, Gilberto, Santiago, et par-dessus tout à Guillermo, mon papa de Bogotá !!! Je ne crois pas qu’ils liront ces mots, mais Margarita leur traduira.
Merci à Andrea et Nicolas qui m’ont aidé grandement dans mes démarches.
Et merci surtout à mon Papou et à ma Mamou, à Pierre-Benoit, Margarita et Thibault pour toujours être là quand j’en ai besoin et pour avoir fait tout ça pour moi !!!
Merci à Céline et à Anne-Line d’avoir rigolé avec moi sur les routes colombiennes, de m’avoir rapporté une bouffée française et permis de voyager. (Je ne crois pas vraiment que je serais allée partout toute seule !)
Merci aussi aux copains de France que j’ai gavé pendant des années avec mon projet de partir en Colombie.
Et merci aux amigos de Bogotá et à mon mignon Hubert pour toute la chaleur qu’ils m’ont donné.
JE VOUS AIME TOUS.

mercredi 11 mars 2009

Ma despedida

Je suis arrivée en France depuis déjà 10 jours, et tout va bien. :)
Dés que je trouverais le temps, j'écrirais un petit message de clôture de ce blog loco !
En attendant, voici les images de ma joyeuse et triste soirée d'adieux à Bogotá :