samedi 7 février 2009

Quinini Witch

... ou 5 jours de campement dans les montagnes de Quinini !


Lundi, 7 heures du matin, au terminal de bus de Bogotá, avec mon gros sac à dos et Huber (un de mes amoureux du moment ;) nous attendons la joyeuse troupe avec qui nous allons partir camper 5 jours. Notre destination est Quinini, la chaîne de montagnes proche de la petite ville de Fusagasuga, à 2 heures de Bogotá. Tous représentants de la "ponctualité" colombienne, il nous faudra une bonne heure pour que le groupe soit au complet (Anita, Adriana, Laura, Sergio, Giovanny, Cesar, Ricardo, Huber et moi). On part donc à la recherche de tickets de bus pour Fusa, on cherche, on marchande et on trouve "à pas cher".

Après 2 heures de bus, nous arrivons à Fusa où nous attend un "campero" (une voiture qui transporte des gens dans le coffre et de la marchandise sur le toit, ou dans notre cas les bagages !).

Une heure plus tard, nous arrivons en haut de la montagne. Il nous faudra 1 heure de marche avec tout l'équipement sur le dos pour arriver au sommet d'une des montagnes de Quinini, et rejoindre notre premier campement. Ce premier lieu de campement a une vue magnifique sur toutes les montagnes et la vallée. Cette vue on l'appelle notre "fenêtre". Le campement que nous sommes en train de monter est bien organisé : 3 toiles de tentes pour dormir (nos "chambres"), 1 tente pour nos bagages (notre "dressing"), 1 tente pour la nourriture et la vaisselle (notre "garde manger"), un grand espace au centre pour faire le feu, cuisiner, manger, discuter, etc. (notre "cuisine-salon") et cette fenêtre "sur le monde" ! Il manquait juste la "salle de bain" ! Mais camper 5 jours, c'est aussi ne pas se laver pendant 5 jours ! Hihi ! Mais c'est aussi et surtout : 4 heures de marche et de découvertes par jour, 1 heure de marche par jour pour aller chercher l'eau, quelques heures pour aller chercher le bois, faire le feu, cuisiner, des ballades nocturnes, etc. Les ballades nocturnes, elles étaient aussi chouettes que les promenades de jour. Mais sans les 8 autres copains, j'aurais eu un peu peur la nuit toute seule dans cette foret de montagne. Surtout le jour où je suis allée "à la Croix" à minuit avec les 5 garcons. "La Croix" est un sommet broussailleur ou a été plantée une croix gigantesque et tordue. On y raconte que ce lieu est un lieu de rencontre des quelques sorcières qui vivent dans ces montagnes. Mais nous ne les avons pas rencontrées.... Par contre nous avons rencontré des dessins bizarres sur les pierres qui datent de l'époque précolombienne. Nous avons aussi croisé sur notre chemin des maisons abandonnées (une maison de bois que des baroudeurs ont du construire autrefois, et une maison "qui fait peur" et qui devait être occupée par les militaires à une autre époque, nous y avons fait des photos "qui font peur"). J'ai tenté tant bien que mal de donner la frousse aux copains, mais impossible, ce sont des habitués du camping en plein air, ils n'ont peur de rien ces petits babas cool bogotanais ! Babas cool, mais sacrément débrouillards, ils m'ont impressionnée. Tout était quasiment organisé à merveille : nous avons mangé trop bien, dormi trop bien, on a toujours trouvé de l'eau et même du guarapo (un vin de maïs que nous a concocté un couple de vieux paysans du coin). Pour l'eau, mon corps a assuré. On remplissait nos bidons d'eau dans une citerne où l'eau était récupérée de je ne sais où et stagnait là depuis je ne sais combien de temps. Et mon petit ventre d'européenne n'a même pas été malade, ça tient du miracle !
Sergio discutant avec les viejitos qui nous vendaient le Guarapo et nous donnaient l'eau.


Durant cette toute petite semaine, notre campement a changé 2 fois de lieu, on a beaucoup marché, beaucoup rigolé, découvert des paysages magnifiques et beaucoup partagé. Dans de tels périple, le partage est très important, on partage quasiment tout. J'ai fait de sacrées découvertes, mais j'ai surtout appris beaucoup de choses humainement. J'ai surtout appris à me détacher 5 jours entier de la civilisation :

- Oublier Internet, la télévion, et les autres divertissements de la ville et prendre le temps de trouver l'eau et le bois pour cuisiner, manger et boire,

- Oublier le confort de sa maison, de son lit et de son canapé, pour vivre dehors, faire pipi dans l'herbe et dormir sous des toiles de tente,

- Oublier la chaleur de l'appartement et se blottir dans les bras des amis pour récupérer un peu de chaleur,

- Oublier la musique et les bruits urbains pour écouter la nature, etc.

Le retour hier s'est fait sans problème. Pour rejoindre Fusa, il n'y avait pas de places assises dans le campero pour tout le monde, alors Huber et moi étions debout sur la marche extérieure arrière du campero. Ce n'est pas en France que je pourrais faire 1 heure de voiture comme ça cheveux au vent ! A ce moment là, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi heureuse, avec mes amis, mon amoureux, en Colombie, en Amérique du Sud, le vent dans les cheveux et le soleil qui se couche sur des reliefs de montagnes magnifiques ! Quelle aventure ! Quel spectacle splendide !
Cette aventure ne dura que 5 jours, mais elle me donne envie de repartir camper à nouveau et plus longtemps. Des aventures comme ca nous apprennent des choses sur l'humain et sur la nature, ça nourrit énormément !...

Cesar

Adriana

Ricardo

Laura


Sergio
Cocinando...On a meme fait des arepas maison !


Notre garde manger, super bien rangé !Une des maisons abandonnées !
El bosque de robles
Photographies qui font peur dans l'autre maison abandonnée !

Anita, qui est partie avant nous ...
Cesar, comme un petit prince au milieu des nuages...
Les 3 mousquetaires !

Les "chicos" de la joyeuse troupe.
Actualités :
Et pendant ce temps là dans le reste de la Colombie...
Jeudi 5 Février : journée annuelle « sans voiture » à Bogotá. Chaque premier jeudi de février, depuis une dizaine d’année, il est interdit à toute automobile de parcourir la capitale. Les bus deviennent donc pleins à craquer et nos poumons respirent...

Début février 2009 : libération de 6 otages des FARCS. Parmis eux : un soldat de 24 ans, 3 policiers, âgés de 26, 27 et 35 ans, Alan Jara, un gouverneur provincial détenu depuis juillet 2001, ainsi que l'ancien député Sigifredo Lopez, détenu pendant près de sept ans par la guérilla colombienne.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Huber (un de MES amoureux du moment) ???
Cad?