lundi 15 septembre 2008

Un dimanche dans le sud de Bogotá

Avec deux de mes colocs et l'ami Santiago, on a décidé de passer ce beau dimanche de septembre dans le sud de la ville.

Avec nos yeux fatigués des festivités de la veille, aux alentours de midi, on repère sur la Carrera 10 un de ces bus urbains multicolores qui indiquent la direction de "Usme". Santiago négocie 4 tickets de bus pour 3.000 pesos ( = 1.15 euros, nada !) et hop, on traverse en une bonne heure la mégalopole pour rejoindre l'extreme sud de Bogota. On se retrouve a Usme (prononcez Ousmé) C'est un pueblo de la banlieue sud de Bogota au milieu des collines verdoyantes.

Tout au long du trajet, je fis un grand effort pour ouvrir grand les yeux et profiter du paysage qui évoluait au fil du voyage vers le Sud. La différence d'architecture entre le Nord, le Centre et le Sud est impressionnante.

Pour résumer, depuis les années 1950, les familles riches de la ville ont migré vers le Nord alors que les gens pauvres se sont retrouvés dans le sud et l'ouest de la ville. Des milliers de personnes ont été chassées ou ont fuit les campagnes pour se retrouver dans la capitale. La deuxième partie du 20e siècle a connu une croissance démographique explosive : en 1950 Bogota compte 700.000 habitants, en 1985 4.5 millions et aujourd'hui près de 10 millions. Bogota est en plein développement, mais les efforts de l'Etat et de la Ville ne sont pas suffisants pour que chaque bogotanais ait un travail et un toit. Beaucoup de personnes ont un travail informel qui leur rapporte bien peu d'argent pour nourrir leur famille. Et puis certains (beaucoup) volent, ils n'ont pas d'autre alternative pour vivre. Je vous parle des problèmes de l'exode rurale, du manque de travail et d'habitation, de l'extreme pauvreté d'une grande partie du pays, en seulement quelques lignes. C'est un peu nul. Quelques paragraphes en plus seraient nécessaires pour expliquer un peu mieux la situation.

On s'est donc retrouvé hier a Usme, pueblo aux rues colorées et animées, et aux espaces verts très étendus. Nous avons mangé dans un restaurant typique, et avons grimpés dans les collines pour profiter du soleil au beau milieu d'une grande prairie. J'ai meme gouté a la Chicha, un vin de maïs (l'alcool des ancetres de mes copains colombiens) !
Ah... quel beau dimanche !...

Tous les guides touristiques déconseillent de mettre les pieds dans le sud de Bogota. Mais je ne regrette pas d'avoir désobéie au sacré saint "Petit Futé". Cette partie du sud ne m'a pas parue plus dangereuse que le Centre. Je vous raconterais une autre fois ce qu'il en est de Ciudad Bolivar, et des autres quartiers du sud. Rendez vous plus tard pour de prochaines aventures !... :)

Nous sommes bien à Bogotá ! On ne croirait pas !...

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